D’entrepreneur solo à chef d’entreprise : comment instaurer une démarche de QVT ? avec Julien Thibeaud



Audrey : Bonjour Julien, merci d’avoir répondu présent. Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler un peu de toi et de ton entreprise ?

Julien : Bien sûr ! Moi, c’est Julien Thibeaud. Je suis le fondateur et dirigeant d’ICC Digital, une agence web spécialisée dans la création de sites internet. L’agence existe depuis un peu plus de 6 ans maintenant.

Notre métier, c’est principalement de concevoir des sites pour nos clients : ça va du simple site vitrine pour présenter une activité jusqu’au site e-commerce pour vendre des produits en ligne. Mais au-delà du développement, on propose aussi des services complémentaires, comme le référencement, la maintenance et l’hébergement.

Aujourd’hui, on est une équipe de 4 personnes : Maïlys, qui est cheffe de projet et développeuse, Ilona, développeuse, et Clément, qui est développeur en alternance. On fonctionne comme un pôle technique et on travaille souvent en partenariat avec des agences de communication qui ont besoin d’un prestataire pour la partie développement web. On est basé à Clisson et on a déménagé dans de nouveaux bureaux il y a environ 1 an.


La vision de Julien

Audrey : Peux-tu nous raconter comment s’est passée la création de ton entreprise ?

Julien : Oui, alors au départ, j’ai commencé tout seul, en parallèle de mon poste de responsable e-commerce dans un grand groupe. Pendant un an, j’ai jonglé entre mon travail salarié et mes missions en freelance.

Julien : J’ai toujours eu conscience de son importance, et ça vient principalement de mon expérience passée dans un grand groupe.

Honnêtement, la marque employeur y était très mal développée. Il y avait un management qui ne faisait pas du bien-être des salariés une priorité.

Quand j’ai moi-même eu des responsabilités en tant que chef d’équipe, je me suis rendu compte que j’avais reproduit, malgré moi, des mauvaises pratiques de management. J’ai fait beaucoup d’erreurs, et c’est à ce moment-là que j’ai compris l’importance d’un bon environnement de travail.

Quand j’ai lancé ICC Digital, je voulais faire les choses autrement. Je voulais créer un cadre sain et motivant pour mes collaborateurs.


Une démarche de QVCT évolutive

Audrey : Justement, comment as-tu fait concrètement pour garantir cette qualité de vie au travail ?

Julien : La première chose, ça a été mon approche du recrutement. J’ai fait le choix de passer par l’alternance, et aujourd’hui encore, c’est mon modèle.

Pourquoi l’alternance ? D’abord parce que j’aime accompagner des jeunes dans leur projet professionnel. Mais aussi parce que ça permet de former des collaborateurs à la façon dont on fonctionne en interne. Et puis, c’est aussi un avantage pour l’entreprise. Quand un alternant passe en CDI, il est déjà opérationnel, il connaît l’équipe, les méthodes de travail et les outils. Il n’y a pas de période d’adaptation compliquée.


Audrey : L’un des sujets qui revient souvent quand on parle de qualité de vie au travail, c’est la rémunération. Quelle est la politique pour toi ?

Julien : Alors, un point essentiel pour moi, c’était la transparence. Dans mes expériences précédentes, j’ai vu des écarts de salaire injustifiés et un manque total de visibilité pour les employés. J’avais l’impression que le salaire était à la tête du client, j’avais par exemple un écart de x2 avec un collègue, en ma défaveur ! Je ne voulais pas que ce soit comme ça dans ma boîte. J’ai donc mis en place une grille salariale transparente, accessible à tous.

Chez nous, tout le monde sait combien gagne chacun. Il y a un salaire fixe, mais aussi deux primes annuelles, basées sur des compétences mesurables et des objectifs clairs, et non pas parce qu’on est arrivé à l’heure comme j’ai pu le vivre. 

Par exemple, pour un développeur, la maîtrise d’un langage de programmation peut débloquer une prime. J’ai mis en place quatre catégories :

  1. Débutant → La personne débute et ne maîtrise pas encore la compétence, pas de prime
  2. Intermédiaire → La personne commence à maîtriser la compétence, 1er niveau de prime
  3. Expert → La maîtrise est totale, 2ème niveau de prime
  4. Leader → La personne peut transmettre son savoir à l’équipe, elle devient leader, 3ème niveau de prime

J’ai mis en place une grille commune avec une vingtaine de points. Chacun peut donc se positionner en fonction des projets clients et de ses envies, ce sur quoi ils ont envie d'évoluer, de monter en compétences. Tout dépend évidemment du projet.
Ça permet d’avoir un système équitable et motivant.


Audrey : Comment as-tu construit cette grille ?

Julien : Je suis parti du salaire que j’estimais juste par rapport au marché et celui d’une personne qui cocherait toutes les cases. J'ai ensuite décliné chaque item en fonction de son importance. Par exemple, je n'ai pas mis des compétences qu'on utilise peu comme étant primordiales. J'ai vraiment axé sur des choses qu'on utilise tous les jours pour pouvoir rendre ces primes accessibles, l'objectif n'est pas de rendre une prime punitive. Mon objectif, c'est que mes collaborateurs aient la prime à chaque fois. D'ailleurs, on ne revient jamais en arrière parce que je pars du principe qu'une personne qui a acquis une compétence, c’est pour toujours. Donc la fois d’après, la prime sera supérieure ou égale.

Audrey : Comment tes collaborateurs ont réagi face à ce système ?

Julien : C’est plutôt très bien pris et très positif. La grille évolue et les primes aussi à chaque fois. C’est un système que j’ai mis en place dès le départ donc c’est assez naturel pour eux. D’autant plus que je l’explique dès l’alternance donc une fois que les personnes sont embauchées en CDI, elles connaissent déjà le système. Par contre, ça implique une contrainte : les augmentations ne peuvent pas être individuelles. Si quelqu’un veut négocier son salaire, je ne peux pas l’augmenter seul. Toute la grille doit suivre.

Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’augmentation. Lorsque j'étais salarié, mon salaire diminuait à cause de l’inflation. Je ne voulais pas ça pour mes collaborateurs. J’ai donc choisi d'indexer tous les salaires sur le SMIC. Ça signifie que si le SMIC augmente de 3%, alors tous les salaires augmentent aussi de 3% automatiquement. Pourquoi ? Parce que sinon, les employés perdent en pouvoir d’achat à cause de l’inflation.

Cette grille de compétences et donc de salaires, elle est ajustable, je les ai déjà retravaillées pour être le plus juste possible. Mon objectif à long terme c’est d’être au dessus des prix du marché et donc proposer des salaires plus élevés.

J’ai aussi mis en place l'épargne salariale. Aujourd'hui, chaque personne peut mettre 250€ par an sur un compte, l’entreprise multiplie par 3 soit 1000€ au total. C’est une épargne qui est bloquée pendant 5 ans, sauf cas de déblocage exceptionnel. Je ne m'interdis pas non plus d'augmenter ce plafond tout en restant raisonnable car si une personne a une énorme rentrée d’argent et veut la placer, je ne pourrais pas forcément suivre !


Si quelqu’un veut travailler de minuit à 5h du matin, il peut ! L’essentiel, c’est que le boulot soit bien fait. Le seul cadre qu’on a mis en place, c’est que tout le monde doit être présent le lundi car c’est la journée où l’on fait le point hebdomadaire sur les projets.

En termes d’horaires au bureau, c’est pareil, je suis flexible. Il y a une fourchette horaire mais chacun fait comme il veut et finalement ces horaires sont respectés naturellement.

Je ne veux pas que le travail devienne une contrainte. Ce n’est pas une prison.

Tout le monde a besoin de travailler mais ici, ce n’est pas un job alimentaire, enfin j’espère ! Il y a une conscience professionnelle. Je pense que c’est notamment dû à la transparence : je partage des éléments de l’entreprise comme le chiffre d’affaires. C’est comme ça que les collaborateurs se sentent impliqués aussi. Ils savent que si l'entreprise se développe comme elle se doit, ça sera bénéfique pour eux aussi. A l’inverse, si personne ne remplit ses objectifs, l'entreprise ne perdurera pas.

Audrey : Un autre aspect important de la qualité de vie au travail, c’est la hiérarchie et la gestion des équipes. Quel est ton avis ?

Julien : Chez ICC Digital, on a une hiérarchie plate. Je suis évidemment le dirigeant mais dans notre fonctionnement quotidien, on est tous collègues. J’ai toujours encouragé l’échange d’idées, et je suis à l’écoute des suggestions de chacun. Par exemple, quand une décision importante doit être prise, je préfère la soumettre à l’équipe pour qu’on en discute ensemble. J’ai aussi refusé de mettre en place des chefs intermédiaires. Même quand j’ai nommé une cheffe de projet, son rôle est d’organiser le travail, pas de "manager" les autres. Le but, c’est que chacun se sente responsable de son travail, sans avoir quelqu’un sur le dos en permanence.

Audrey : J’entends beaucoup d’humilité et surtout que ta priorité, c’est l’humain. Quels sont les bénéfices selon toi ?

Julien : J’ai une équipe motivée et soudée. Je vois que les gens se sentent bien, qu’ils ont envie de s’impliquer. Parfois, quand j’ai beaucoup de boulot, ils se sentent peinés pour moi ce qui prouve qu’il y a une vraie compréhension et empathie aussi. 

Je ne dirais pas qu’on est une "grande famille" (je n’aime pas trop cette expression parce qu’en famille, on ne se rémunère pas !), mais on s’apprécie beaucoup. Parfois, pour m’embêter, ils m’appellent le patron, ils savent que je n’aime pas ça.
Je ne me considère pas comme un patron mais plutôt comme quelqu’un qui avait un projet, une mission et qui essaie de le partager, notamment sur les salaires, le télétravail et l’ambiance. Tout le reste s’est fait tout seul.

Le recrutement y joue beaucoup aussi. L’année dernière, par exemple, j’ai eu une alternance qui n’a pas fonctionné car on n’était pas aligné et donc le contrat ne s’est pas transformé en CDI. Mais ça a quand même déstabilisé l’équilibre de l’équipe.
A l’inverse, une nouvelle personne est arrivée il y a peu, elle est complètement alignée avec nous et ça a fait du bien à tout le monde.


Audrey : Finalement, tu as réussi à créer une vraie culture d’entreprise, même si vous êtes peu nombreux. Y a-t-il des choses que tu aimerais encore améliorer ? 

Julien : Oui, bien sûr ! J’aimerais récompenser davantage mes collaborateurs, financièrement, moi y compris, dès que l’entreprise pourra se le permettre. Pour l’instant, on n’a pas encore mis en place de tickets restaurant, mais pourquoi pas. Je n’exclus pas non plus de passer à la semaine de 4 jours si l’équipe s’agrandit, aujourd’hui ce n’est pas faisable.

Audrey : Pour terminer, est-ce que tu aurais un message à faire passer à d’autres entrepreneur.e.s ou dirigeant.e.s ?

Julien : Oui : mettre en place une bonne qualité de vie au travail, ce n’est pas une perte, c’est un investissement.

Un salarié heureux et motivé sera toujours plus productif. Chez nous, en 6 ans, aucun employé n’a quitté l’entreprise.

Donc si je peux donner un conseil, ce serait d’investir dans le bien-être de son équipe parce que c’est gagnant-gagnant !

Merci beaucoup pour cet échange très inspirant Julien !

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Crédit photo Laureen LE RUNIGO - La Pause en Image

2025 : notre projet est né ! 

Je vous l’ai sans doute déjà dit, jamais je n’aurai imaginé écrire un livre, et encore moins pour les enfants. Comme quoi, il ne faut jamais écouter ses certitudes 😉
Cette année, c’est pourtant la bonne ! Avec Lucien, nous avons réussi à aller au bout de ce projet un peu fou, une idée que j’avais noté dans un de mes nombreux carnets. Lui, tout aussi fou pour pouvoir me suivre.
Vous l’avez compris, ça n’a pas été un long fleuve tranquille, notamment avec la campagne Ulule…



Une campagne participative, qu’est-ce que c’est ?

Beaucoup d’entre nous ont une idée de ce qu’est une campagne participative. Pour la petite histoire, en version anglaise ça donne “crowdfunding”. J’ai vite abandonné ce mot car je voyais l’air interrogateur dans les yeux de mes interlocuteurices !
Donc une campagne participative, comme son nom l'indique, propose à qui le souhaite de soutenir un projet.
A l’écriture du manuscrit, pas une seule seconde je n’ai imaginé opter pour cette solution. Naïvement, je me suis dit que mon livre allait forcément intéresser une maison d’édition. Mon ego n’a pas été déçu du voyage ! Après plus de 60 maisons d’édition contactées, nous nous sommes demandés si ça valait le coup de continuer. Sauf que c’est mal nous connaître. Persévérante comme je suis, impossible d’imaginer qu’on allait baisser les bras maintenant. C’est comme montrer une sucette à un enfant et lui dire qu’il ne peut pas la goûter.
Décision actée : nous allons jusqu’au bout de notre idée !


Comment se passe une campagne participative ?

Avant tout, il faut choisir la plateforme. Oui, il y en a plusieurs, première découverte pour moi. La plus connue, Ulule. C’est pour cette raison que nous l’avons choisie. Certaines sont spécialisées comme Helloasso qui s’adresse seulement aux associations, ce qui n’était pas notre cas.
Une fois le compte créé sur Ulule, je suis rentrée dans un univers inconnu ! Je reconnais que ça m’a fait peur. Heureusement, tout est prévu et notamment une personne (une vraie pas un bot) est présente pour nous accompagner et nous guider dans toutes les étapes. C’est Tania qui s’est occupée de nous et elle a été super. Elle nous a envoyé des guides et vidéos pour répondre à toutes nos questions et nous accompagner au mieux pas à pas. Pour nos interrogations plus précises, j’ai pu communiquer avec elle directement, ce qui m’a vraiment soulagée. Je sais, on dirait que je fais la promo d’Ulule mais non, ce n’est pas sponsorisé 🙂
Si tout est bien expliqué, il est tout de même nécessaire de ne pas avoir les deux pieds dans le même sabot.

Bon à savoir : prévoir 2 à 3 semaines avant le lancement officiel de la campagne pour tout bien préparer : prendre connaissance de la plateforme, lire les différents contenus, préparer les textes et les visuels, voire les vidéos, réfléchir à un planning de publications etc

Avec du recul, certes, nous n’avons pas fait les choses parfaitement mais nous sommes plutôt contents du résultat et surtout, nous avons réussi !


Nos ajustements

À force de préparation et d’attente, nous avons lancé la campagne MAIS pas au bon moment ! Je partais juste après en vacances pendant 10 jours.
Quel rapport me direz-vous ? Une campagne, ce n’est pas juste préparer une plateforme et appuyer sur un bouton une fois que c’est fait en se disant que tout le monde va se bousculer pour y participer.
Il faut en parler, encore et encore : sur les réseaux, auprès de ses proches, de sa famille, de tout le monde ! Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle “campagne”. Oui, j’avais l’impression d’être en campagne électorale, et d’harceler tout le monde !
J’ai contacté la presse locale, j’ai fait des affiches avec ma photo et un QR code, j’ai fait des vidéos, j’ai envoyé je ne sais combien de sms individuels mais aussi groupés…
Bref, une campagne, c’est un investissement en temps.

Nous avons demandé de la prolonger de 2 semaines, oui c’est possible ! L’échéance arrivant et voyant que nous étions loin des 100%, nouvelle remise en question. On laisse tomber et le livre reste dans nos ordinateurs jusqu’à la fin des temps ? Honnêtement, ça a vraiment failli se terminer comme ça à trois jours de la fin. Et puis non, nous avons refait nos calculs et en enlevant notre rémunération, nous en avons conclu que c’était possible.
Je ne l'ai peut-être pas précisé : pour qu'une campagne soit réussie, il faut absolument atteindre les 100%. Nouveau message à Tania donc pour savoir s’il était possible de baisser le montant de la cagnotte, ce qu’elle a accepté.

C’est comme ça que nous avons réussi à boucler notre campagne le 28 novembre 2024 avec un objectif de 107% et 121 contributions.

Une vraie sortie de zone de confort pour moi et beaucoup d’apprentissages !

Les joies du bouclage

Comment instaurer de la cohésion dans une entreprise en 100% télétravail ? avec Jean-Baptiste Delhommeau



Audrey : Jean-Baptiste, peux-tu te présenter, nous dire quel est ton poste et dans quelle entreprise ?

Jean-Baptiste : Je suis Jean-Baptiste Delhommeau, Engineering manager chez Yousign, une entreprise spécialisée dans la signature électronique. Je m'occupe d'une équipe de développement, côté plateforme. La plateforme, c'est tout ce qui concerne l'infrastructure de la mise à disposition du service. Mon travail, c'est de fournir tous les outils nécessaires aux équipes produits pour qu'elles soient le plus efficaces possible. Ces outils sont soit techniques, soit de documentation. L’équipe est entièrement en full remote donc 100% en télétravail. C’est le cas depuis la genèse de l'équipe et plus généralement de l’entreprise. Au total, nous sommes environ 200. Le pôle Engineering et Product compte 100 personnes, en distanciel, soit la moitié de la société.


La vision de Jean-Baptiste

Audrey : Est-ce que tu peux nous parler de ta vision du travail d'équipe en tant que manager ?

Jean-Baptiste : Chaque manager est bien sûr différent. Je suis très proche de mon équipe (qui compte 3 personnes). Je m’implique et je prône l'autonomie, c’est un pré-requis ancré dans la culture d’entreprise. En tant que manager, on est vraiment garant de la bonne tenue des objectifs à l'échelle de l'entreprise, de son domaine d'activité et de son secteur. Il y a 4 niveaux d'objectifs, toujours alignés sur ceux de l’entreprise.

C'est très important de savoir que les missions ont vocation à servir l'entreprise avec une vision et un objectif commun. Sans ça, on peut avoir la sensation de travailler inutilement et donc une perte de sens.

En tant que manager, je suis vraiment garant d’insuffler cette vision et d’en montrer l'intérêt à mes collaborateurs.

L'information doit être transparente pour que tout soit le plus clair possible pour eux. Je dis souvent que je suis un fluidifiant pour mes collaborateurs. J'essaie toujours de faire en sorte qu’ils aient vraiment le moins de contrainte possible pour être le plus efficace et le plus détendu au travail.


La QVCT en 100% télétravail

Audrey : En termes de qualité de vie au travail, que mets-tu en place ?

Jean-Baptiste : J'ai une totale liberté sur l'organisation de mon équipe. A l'échelle de l'entreprise, il y a des moments qui sont imposés comme les réunions mensuelles et hebdomadaires. En dehors de ces rituels, mes collaborateurs sont libres. C'est à la fin de la semaine qu'on voit si on a rempli ou non les objectifs d'équipe. Le collaborateur est complètement libre de s'organiser comme il veut à partir du moment où il respecte les engagements de l'équipe et ceux envers ses collègues. S’il a un empêchement comme un rendez-vous chez un médecin, il doit les prévenir. Si l'engagement n’est pas tenu, sans raison, alors dans ce cas-là je suis assez rigide. C’est du bon sens : si on s’engage et qu’on n’est pas présent, on met dans la panade ses collègues donc on prévient, c’est ça le collectif. Et j’en suis garant.

À partir du moment où je vois qu'il y a une perte de confiance sur ce genre de règle, je vais intervenir. C'est très important d’avoir un cadre rigide. En fait, on est rigide dans la souplesse. 


Audrey : Est-ce que ça veut dire qu’en termes d'horaires, si les rituels sont respectés, chacun peut être libre ?

Jean-Baptiste : Oui ! On a juste une particularité propre à la plateforme. On doit être présent obligatoirement pour intervenir techniquement sur nos serveurs s’il y a un problème. On a donc une personne, qu’on appelle le runner ou le docteur, qui va être obligé d'être disponible de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00. C’est un rôle tournant. Mais là encore, ce n’est pas figé. S’il y a un rdv important par exemple, on peut échanger, on fait preuve de souplesse.






Audrey : Yousign est en full remote depuis le début. Comment faites-vous pour garder de la cohésion ?

Jean-Baptiste : La cohésion, c'est important ! Les équipes sont petites, ce sont comme des entreprises dans l’entreprise. On a donc plusieurs niveaux de cohésion. Il y a des rituels que chaque manager met en place, des rituels officiels et officieux, des moments complètement de détente aussi où on va prendre un café, certes derrière un écran, mais on va parler de notre vie, de notre quotidien.

Et puis il y a les moments de cohésion où on va célébrer les succès. C’est très important et assez ancré dans l’entreprise. C’est une fierté d’avoir réussi collectivement à remplir des objectifs. Cette politique du feedback est très ancrée. Qu’ils soient positifs ou négatifs, les feedbacks contribuent à la cohésion et l’envie de s’améliorer.

A l’échelle de l’entreprise, on a aussi 2 événements annuels - le Winter et le Summer event - où toute l'entreprise se retrouve en présentiel.Le manager a également un budget qu’il peut utiliser 4 fois dans l'année pour inviter ses collaborateurs où il veut, et ce n’est pas pour travailler ! On crée du lien social, on va boire un verre, on fait des jeux. C’est comme ça qu’on se sent embarqué et qu’on s’entraide aussi. 

Audrey : En dehors des 2 events, est-ce que les 200 collaborateurices se retrouvent ?

Jean-Baptiste : Oui, on a quand même des rituels assez forts où on se retrouve, souvent autour de thématiques liées au travail, plus ou moins légères.
Parfois aussi, on va mélanger un peu les équipes. Elles vont travailler sur des sujets en collaboration. Il y a donc des échanges qui se font avec des outils vocaux ou des outils de visio, des interactions où on parle de tout et de rien.

Audrey : Après presque 4 ans chez Yousign et en 100% télétravail, ressens-tu vraiment une cohésion ?

Jean-Baptiste : Oui clairement ! Je suis très fier d'être chez Yousign. Mon manager me motive, m'embarque. On se boit des cafés entre collègues, certes virtuels. Je traverse aussi la France pour aller voir des collègues qui sont devenus des amis. On s'envoie des messages en privé pour prendre des nouvelles de nos enfants par exemple. On n’a pas les mêmes échanges qu’en mangeant ensemble le midi en présentiel, c’est sûr, mais ils sont là.

Audrey : Finalement, présentiel ou distanciel, ce n'est pas ce qui fait la cohésion si j’ai bien compris ?

Jean-Baptiste : C'est intéressant ce que tu dis. Avec mon équipe, on parle très souvent de boulot mais la vitre se brise rapidement car en visio, on est vite chez la personne. On voit un enfant qui demande les codes de la Playstation ou on entend un livreur sonner à la porte. On est dans le petit cocon de son collègue en fait. Quand on est en présentiel, on est dans le cadre du boulot donc on dit un peu ce qu'on veut. En distanciel, on ne peut pas mentir car on voit derrière. On se sent presque invité. Le masque du travail tombe un peu et ça crée des relations un peu différentes. C'est rapidement très sincère même si c’est moins souvent.


Les bénéfices


Audrey : On peut donc dire que la fréquence n’est pas gage de qualité des échanges ! Quels sont les bénéfices pour tes collaborateurs d’être en 100% télétravail ?

Jean-Baptiste : Ils y voient de nombreux bénéfices en termes d'organisation et d'équilibre vie pro/vie perso.
Il n’y a plus de temps de transport, on peut rapidement aller chercher ses enfants à l’école, on peut aller faire du sport et prendre des rdv médicaux plus facilement si on a des petits problèmes de santé. Donc beaucoup plus de flexibilité et de confort. On est quand même beaucoup plus focus aussi à la maison, il n’y a pas le bruit de l’open space par exemple.
Le revers, c’est qu’il y a moins de lien social, parfois c'est même trop calme. Il y a donc des avantages et des inconvénients.

Audrey : Pour le côté “trop calme”, avez-vous la possibilité d’aller coworker ?

Jean-Baptiste : Oui, tout à fait, c’est un des bénéfices que propose l'entreprise. On a un budget mensuel qu'on peut utiliser pour aller dans le coworking de notre choix et donc voir du monde si on en ressent le besoin. On peut d’ailleurs se retrouver avec des Yousigners car il y a des pôles un peu partout en France maintenant : Rennes, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes…
Par contre, c’est plutôt pour créer du lien et partager des moments conviviaux car finalement, avec cette culture du remote, on ne peut pas travailler ensemble en présentiel. Les réunions sont en visio et les habitudes de travail sont prises.

Audrey : Si tu prends un peu de hauteur, qu'est-ce que tu améliorerais ?

Jean-Baptiste : Pour moi, la question porte plutôt sur la limite de ce modèle. Tout le monde ne peut pas adhérer à cette culture d’entreprise.
Pour que ça fonctionne, il y a 2 choses. La première, c'est que l'entreprise soit organisée pour le full remote. Il ne faut pas d’hybride car ça crée des choses bizarres dans les interactions. La deuxième : avoir une grosse confiance. En distanciel, on ne peut pas appliquer le micro management et vérifier sans arrêt ce que fait le collaborateur.
Il faut donc avoir des objectifs clairs. C'est une confiance différente qui doit être instaurée.

Il y a des personnes qui ne sont pas faites pour ce type de fonctionnement. On a déjà dû se séparer de quelqu’un qui ne respectait pas les engagements d'équipe et qui associait le télétravail à la liberté absolue de faire ce qu’elle voulait quand elle le voulait.
Avec les juniors alternants, par exemple, c'est très compliqué. On a eu un taux d'échec beaucoup plus important parce que c'est difficile d’être autonome pour eux et donc de rentrer dans ce système. Le distanciel, c’est vraiment une éducation et je pense qu'il faut déjà avoir travaillé ailleurs pour se rendre compte de ce qu'on attend de nous en tant que personne opérationnelle et compétente.
Le recrutement est donc très important. Généralement, c’est à ce moment-là qu’on s’en rend compte et on ne va pas plus loin. On sait qu’on ne va pas pouvoir bien accompagner ces personnes.


Audrey : Est-ce que tu as d'autres points d'amélioration, notamment sur la cohésion ? 

Jean-Baptiste : La cohésion, c'est comme tout, il faut être à l'écoute de ses collaborateurs. Je le vois à l'échelle de mon équipe, certains sont très demandeurs, d'autres pas du tout, si on ne se voit pas, ce n'est pas grave pour eux, ils ne se sentent pas désengagés pour autant.
Chez Yousign, on a la chance d’avoir un faible turn over donc c’est que ça fonctionne.

Audrey : C’est assez incroyable et rare. Ce que j'entends, c'est une certaine humilité car Yousign a conscience que ce système à une limite et ne convient pas à tout le monde.

Jean-Baptiste : En fait, lors du recrutement, on ne parle pas tant que ça du télétravail, on parle plus de l'autonomie. On essaie de se focaliser sur les qualités requises pour que ça fonctionne parce qu'on sait très bien que c'est le terreau : l’autonomie, être proactif et curieux. Dans tous les cas, l’offre d’emploi indique que c’est un poste en full remote. 

Audrey : Est-ce que tu dirais que les softskills sont presque plus importantes en télétravail ?

Jean-Baptiste : Oui ! Les softskills, c'est la première chose qu'on vérifie. C’est la pierre angulaire de tous nos recrutements. On met vraiment le paquet dessus. Si on voit des signaux très faibles, on est très vigilant. Les managers ont été formés pour ça et on implique aussi les équipes. On fait une sorte de petite immersion avec les membres de l'équipe avec qui le candidat va travailler pour savoir si ça matche. Les compétences, ça s'acquiert, même s’il y a des prérequis. 



Audrey : Merci beaucoup Jean-Baptiste. Ton témoignage vient casser l'idée reçue que full remote = pas de contact avec ses collègues et donc pas de cohésion et de sentiment d'appartenance. Ce n’est pas une question de présentiel ou de distanciel mais de volonté de l’entreprise à vouloir instaurer une cohésion. Et d’ailleurs, tu as dit quelque chose d’important : vous avez un cadre rigide mais dans lequel vous êtes libres et c’est un des ingrédients de réussite il me semble.

Jean-Baptiste : Oui et d’ailleurs tous les 3 mois, les RH nous envoie un questionnaire pour mesurer le NPS, on est fier de l’utiliser, et des résultats. C’est important de voir si l’indice baisse et pourquoi.

Audrey : J’ai l'impression qu’il y a une notion d'intelligence collective ?

Jean-Baptiste : Oui car l’autonomie c’est aussi de donner la liberté de proposer des idées. J'essaye vraiment de dire à mes collaborateurs qu’ils sont créatifs et c’est moteur. Je vais être là pour les accompagner, je vais donner une direction. ça crée une émulation collective qui est exceptionnelle.

Toutes les études montrent que quand on est bien au travail, on s'investit plus et on est plus productif. Et ça transpire aussi sur son bien-être personnel.En créant un climat anxiogène, on se recroqueville. On perd en productivité et en engagement.

Audrey : Ce n’est pas moi qui l’ai dit 😉

Merci beaucoup pour ce témoignage inspirant Jean-Baptiste !

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2024 : de l'essoufflement à la prise de décision



Henri Lipmanowicz et Keith McCandless ont créé un outil puissant qui permet de prioriser ses projets, entre autres. Son nom : l’écocycle planning. C’est un outil que j’utilise et auquel je forme également. Dans le cadre de notre livre, il a été très précieux. Je vais vous en faire la démonstration.



De la gestation à la naissance

Ce projet, vous le savez, il a mis pas mal de temps à germer ! Il était là, en gestation, dans ma tête, jusqu’à ce que je rencontre Lucien sur le projet Giveme5. S’il a pris rapidement vie, nous sommes passés par des moments de questionnements et de gros ralentissements. C’est ce qu’on appelle le piège de la pauvreté…

Lucien et moi, nous ne vivons pas dans la même ville ni dans la même région. Nous ne faisons pas du tout le même métier, et nous n’avons pas le même rythme de vie. Pas toujours facile d’être synchro ! Lorsqu’il était disponible, je ne l’étais pas et inversement. Notre investissement a fini par s’amenuiser.

Une sacré leçon pour moi qui ne suis pas patiente et qui aime que les choses soient faites quand je le veux ! Sauf que là, ce n’était pas possible. C’est ce qui nous a plongés dans le piège de la pauvreté. Nous n’avons pas accordé assez de temps à ce projet au point de nous décourager.
A plusieurs reprises, nous avons eu envie de tout arrêter, le bout du tunnel paraissait tellement loin. Heureusement, nous étions deux et nous avons su nous soutenir. Aussi, nous avons pu échanger sur ce qui était ok ou pas pour nous. J’ai notamment pris du recul sur la temporalité.
Ce livre allait voir le jour mais quand, nous ne le savions pas ! Nous voulions préserver notre santé mentale avant tout. C’est comme ça que nous avons pu avancer petit à petit, en nous investissant mais de façon écologique pour nous. 


Maturité et destruction créative

Si nous n’en sommes pas encore là, je peux facilement imaginer ces phases.
La phase de maturité, c’est lorsqu’un projet roule. En ce qui concerne le livre, ce pourrait être une vente régulière et pourquoi pas une réédition. Quant à la destruction créative, mot assez puissant - destruction - ce serait de passer à autre chose et accepter ce qui est advenu du livre. Entre ces deux phases, on parle de piège de la rigidité. Il s’agit là d’être dans l’incapacité de lâcher prise.
On pourrait imaginer, par exemple, deux possibilités. La première : le livre n’intéresse pas grand monde et il nous reste donc plusieurs exemplaires invendus. Et malgré tout, nous continuons à nous investir énormément. La seconde possibilité pourrait être une maison d’édition qui souhaite reprendre notre livre et y apporter des modifications, et nous refusons. Dans ces deux cas, si nous ne lâchons pas prise, si nous souhaitons absolument garder ce projet tel quel, alors nous ne pourrons jamais passer à la destruction créative !
Pourquoi est-ce si important de réaliser ce cycle au complet ? Le but est de pouvoir passer à autre chose et utiliser l’expérience vécue, les projets réalisés, pour en alimenter d’autres.

Je n’ai pas de boule de cristal mais j’ai un souhait : quelle que soit la finalité de ce projet, j’espère qu’il impactera positivement une ou plusieurs personnes !


2024, le tournant

Nous avons avancé à notre rythme mais l'essoufflement est revenu. L’un comme l’autre nous avions besoin que ce projet prenne fin. En 2024, nous avons donc décidé de mettre “un coup de collier”.
3 étapes importantes : finaliser le livre au maximum, contacter les maisons d’édition et lancer une campagne Ulule, le cas échéant, avec un objectif de sortie en 2025, quoiqu’il arrive.
Ces décisions nous ont permis d’avancer bien plus rapidement, malgré nos contraintes professionnelles et personnelles respectives.

Oui, nous avons vécu les montagnes russes et nous sommes passés par plein d’émotions. Tiens tiens, il y a un petit côté “inception” là-dedans non ?

Cette aventure, je la recommencerais sans hésiter si c’était à refaire. Et qui sait ce que l’avenir nous réserve !

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Un livre AUSSI pour les adultes !

L’objectif de ce livre était clair dès le départ : outiller les enfants d’aujourd’hui pour qu’ils soient, demain, des adultes plus sereins. Nous nous adressons donc aux enfants. Qu’en est-il des parents et/ou adultes référents qui vont peut-être les accompagner dans leur lecture ? Bien entendu, ils vont tout à fait comprendre ce livre. Mais ne serait-ce pas l’occasion de faire d’une pierre deux coups ?



Un apprentissage pour petits et grands

Il n’y a pas d’âge pour apprendre et c’est même très bon pour la santé. En vieillissant, nous perdons des neurones, c’est un fait. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons encore en produire grâce notamment à l’apprentissage. Notons aussi que nous ne pouvons pas tout savoir. Nous n’avons pas assez d’une vie (et peut-être d’un cerveau) pour intégrer toutes les connaissances, c’est impossible.
Sachant tout cela, il nous a paru important de nous adresser aux adultes. D’autant plus qu’au quotidien, j’observe ce besoin de mieux connaître le stress auprès des adultes que j’accompagne.
Nous voilà donc partis pour réaliser un livre à destination des enfants mais qui parle également aux adultes, avec un langage d’adultes.
J’ajouterai que Lucien a fortement guidé ce choix puisqu'à la lecture du manuscrit, il a appris plein de choses. Par conséquent pour lui, les adultes allaient y trouver leur compte.


Des encadrés pour les adultes

A quel moment, comment et pourquoi ? Bonne question ! L’idée est finalement arrivée assez rapidement : intégrer des encadrés pour les adultes.
A chaque fois que nous donnons des explications, nous ajoutons un cadre dans lequel nous apportons des précisions et/ou indiquons les vrais mots. Par exemple, nous avons écrit la définition “scientifique” du stress, à savoir : une réaction neuro-psycho-biologique. Vous vous doutez bien que si nous l’avions écrit comme ça pour les enfants, nous les aurions perdus aussitôt !
Si nous voulions vulgariser au maximum les termes pour les enfants afin de rendre ce thème plus léger, l’idée était tout de même de montrer aux parents que c’était du sérieux.
Et qui sait, ça donnera peut-être envie à ces adultes de se former, ou dans tous les cas, de s’y intéresser un peu plus.


Les conseils de maîtresse Bela

Nous avions également envie de donner la parole aux personnes qui partagent le quotidien de nos enfants. Aussi, nous avons demandé à une maîtresse de nous apporter son point de vue, ou plutôt les conseils qu’elle a ou qu’elle pourrait avoir pour ses élèves face aux situations que rencontrent les 5 ami.e.s. Tout ceci s’est matérialisé à travers une “rubrique” : Les conseils de maîtresse Bela.
Pourquoi Bela ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une vraie maîtresse, celle que ma fille a eu en CM1. Je lui ai parlé de notre projet, elle a tout de suite adoré. Elle s’est prêtée au jeu et nous la remercions du fond du cœur !
Pourquoi avoir fait ce choix ? Notre objectif, c’est que les enfants s’identifient et quoi de mieux que de vraies situations et une vraie maîtresse ?

Si vous pensiez que ce livre était intéressant seulement pour les enfants, vous savez désormais que vous aussi, vous y trouverez sans doute un intérêt 😉 

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L'édition : un monde inconnu

Si pendant 9 ans, j’ai édité des magazines en tant que rédactrice en chef et journaliste, éditer un livre, c’est une autre histoire ! Par quoi commencer ? A qui s’adresser ? Doit-on faire appel à une maison d’édition ? Doit-on auto-éditer notre livre, si oui, comment ? Bref, plein de questions sans réponses…




Besoin de transparence

Avec Lucien, on a très rapidement acté notre projet et notre collaboration, sauf que j’avais besoin de clarifier notre partenariat, dans un souci de transparence. J’entendais à droite et à gauche que travailler avec un illustrateur, ça se valorisait, logique. N’ayant pas les moyens, j’ai donc voulu freiner ce projet. C’est là que Lucien m’a partagé sa façon de voir les choses : il ne voulait pas être rémunéré pour le moment, on verrait par la suite où nous mènerait ce projet. Oui mais non 😉 Qu’il travaille gratuitement pour moi, ce n’était pas concevable.
Nous avons donc fait un deal : ce projet, c’est le nôtre, à 50/50.

Qu’est-ce que ça veut dire ? Sur la couverture, il y a nos deux noms et en ce qui concerne les recettes du livre, c’est 50/50. L’un sans l’autre, le livre n’existerait pas, nous sommes tous les deux indispensables à ce projet. “Oui mais si une maison d’édition n’aime pas mes illustrations ou veut proposer son illustrateur ?”, me dit Lucien. C’est nous 2 ou rien ! 


Les maisons d’édition

Nous commençons donc à travailler sur le livre et en parallèle, nous sollicitons un certain nombre de maisons d’édition, plus de 60 à ce jour. Nous avons eu des réponses. Évidemment négatives, nous n’en serions pas là sinon. Nous avons eu des retours polis et d’autres personnalisés et encourageants, surtout de petites maisons d’édition locales. Si, à l’origine, je voulais créer ce livre pour avoir un support et animer des ateliers dans les écoles, Lucien m’a convaincue de ne pas me limiter. Je me suis donc prise au jeu, un peu trop peut-être aux vues de ma déception ! Bien sûr que les maisons d’édition croulent sous les manuscrits et que chaque auteurice pense avoir eu LA bonne idée qui va plaire à tout le monde.
La réalité nous rattrape donc, mon égo en prend un coup (pour une fois qu’il était là lui !) et nous voilà à nous questionner sur la suite à donner à notre projet !


L’auto-édition

Ok, notre livre n’est pas le prochain Goncourt mais nous sommes persuadés qu’il peut aider des enfants, des familles et dans tous les cas, qu’il mérite de voir le jour. Lucien me partage alors son expérience avec la BD qu’il a créée et éditée. Si l’idée me séduit, elle me fait peur : beaucoup de travail, pas de connaissance dans ce domaine, du temps à accorder et peut-être sans retour sur investissement. Je réfléchis, pas longtemps, et go, c’est parti pour l’aventure.
Nous prenons la décision d’auto-éditer le livre, tout en gardant l’espoir qu’une maison d’édition nous contacte.

Et maintenant, comment on s’y prend ? Calcul des coûts, des différentes étapes à réaliser pour y arriver, réflexion sur une version digitale ou print, et le plus important : le financement ! La campagne participative s’est vite imposée à nous. Mais ça, je vous le raconterai une prochaine fois.

Si nous avons fini par trouver les réponses à nos questions, le plus difficile a été de faire des choix, de prendre des décisions en espérant qu’elles nous mèneraient au bon endroit. 

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A quoi va ressembler le livre ?

Voilà la première question que l’on s’est tout de suite posée avec Lucien. Si le texte a été écrit très rapidement, l’enjeu principal était de savoir comment l’articuler !
Notre carte magique ? Notre complémentarité !




Lucien, l’illustrateur

Lucien a déjà publié un livre, une BD plus exactement. Il connaît donc tout le processus. Aussi, son expérience acquise chez Tâche Papier lui a permis d’avoir rapidement une idée assez précise de ce que l’on pourrait faire. Il m’a très rapidement parlé de l’alternance de pages de BD et de pages illustrées pour des explications plus précises.
Pourquoi des pages de BD ? Pour raconter une histoire. Oui, mais de qui ?


Moi, l’ancienne journaliste

Les mots, chez moi, ce n’est pas un problème ! Les dire comme les écrire, c’est naturel. Aussi, le manuscrit était prêt en quelques jours. Quid de ce que l’on en fait ? Lucien a été essentiel dans la naissance de ce livre, il lui a fait prendre vie tout simplement.
Lorsqu’on s’adresse à des enfants, les mots ne suffisent pas et passent même au second plan. Ce qui interpelle, ce sont les illustrations, les dessins, le format, les couleurs et les personnages.


La naissance des personnages

Ok on va raconter une histoire. Il faut donc des personnages. On avance. Rapidement, l’idée nous vient de créer une bande de copains qui serait unis comme les 5 doigts d’une main. Le projet commun sur lequel on travaillait - Give me 5 - nous a sans doute inspiré !
Nous voilà donc partis pour créer des personnages, et pas n’importe lesquels : des enfants. C’était une évidence pour nous afin que nos futur.e.s lecteurices s’identifient. Très vite, je comprends que mes enfants vont faire partie des personnages, pas sous leur vrai nom bien sûr. Rien de plus normal pour moi puisqu’ils sont une source d’inspiration, d’expérimentation, et surtout, de motivation !

Dès le départ, nous avons mis l’accent sur l’inclusion : sexe, origine, couleur de peau… Si nous n’avons pas pu faire une représentation exhaustive, l’intention de représenter la différence est bien là. Le crayon de Lucien et mes mots donnent donc naissance à 5 enfants : Tao, Shahd, Seydou, Gaël et Maïwen. Quel bonheur de les voir prendre vie !
Dans le manuscrit original, ils n’existaient pas. J’ai donc dû réfléchir à leur caractère et leur trouver à chacun une source de stress. Là encore, le but étant d’avoir à la fois des cas concrets pour une identification plus facile.


Des valeurs à transmettre

Transmettre des valeurs qui nous sont chères : voilà la deuxième mission de ce livre. Si l’idée principale est de sensibiliser au stress, aider les jeunes à mieux le comprendre et à le gérer, nous souhaitions aussi leur transmettre des valeurs : la bienveillance envers les autres et soi-même, l’entraide, la tolérance, le droit à l’erreur, la confiance en soi ou encore la volonté de faire de son mieux et sans pour autant être le meilleur.

Sous couvert du thème principal, nous avions envie de dire plein de choses. Il nous est même venu l’idée de décliner ce livre en série avec différents thèmes. Enfin bon, un livre c’est déjà bien et beaucoup de travail. Voyons déjà comment il va être accueilli… 

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C'est l'histoire d'un livre...

En novembre dernier, avec Lucien Rollin, nous avons lancé une campagne Ulule afin d’auto-éditer notre livre, réalisé à 4 mains. L’objectif étant atteint, nous souhaitions vous dévoiler les coulisses de ce livre, à commencer par son histoire.
Je vous propose donc de faire un bond dans le passé, il y a 5 ans, pour commencer par le commencement.


En novembre dernier, avec Lucien Rollin, nous avons lancé une campagne Ulule afin d’auto-éditer notre livre, réalisé à 4 mains. L’objectif étant atteint, nous souhaitions vous dévoiler les coulisses de ce livre, à commencer par son histoire.
Je vous propose donc de faire un bond dans le passé, il y a 5 ans, pour commencer par le commencement.

La gestation

Fin 2020, je me forme à la prévention en gestion du stress au travail. Je commence à animer des ateliers et je me rends compte des lacunes que nous avons nous, adultes. Oui je m’englobe dedans car cette formation a été un déclic pour moi.
Elle m’a donné des clés de compréhension sur ma propre histoire, sur ma maladie notamment, mais pas seulement.

Auprès des adultes que j’accompagne, je me rends compte des sujets tabous ou dans tous les cas peu abordés, surtout dans le milieu professionnel. C'est le cas des émotions !

Je me souviens d’un atelier découverte auprès d’avocates. Les préjugés pourraient nous pousser à croire que faire des études est gage d’apprentissage sur les soft skills aussi, versus les personnes n’ayant pas fait d’études. Evidemment c’est faux !

Lors de cet atelier, je demande donc à ces avocates de me citer spontanément les 4 émotions principales. Silence. Hésitation. Regards en coin. Paroles timides. De toute évidence, elles n’avaient pas vu Vice et Versa 😉 Cette anecdote reste dans un coin de ma tête…

Je suis maman. A l’époque, mes enfants avaient 4 et 7 ans. Les émotions, on en parlait déjà pas mal à la maison, à l’aide de livres surtout. Il y a eu les premières colères, les premières angoisses, les premières peurs. J’ai commencé à tester des choses avec eux. Des outils issus de ma formation mais aussi du yoga que je pratique depuis 2012. J’ai commencé à voir les bienfaits.
A 4 ans, mon fils savait chanter des mantras et respirer pour se calmer. Il a ensuite commencé à exprimer sa colère par des mots plutôt que de tout balancer dans sa chambre.

Tiens tiens, une idée chemine…

Pour que les adultes de demain soient moins stressés et davantage à l’écoute de leurs émotions, ne serait-il pas pertinent de les outiller dès l’enfance ? Et pourquoi pas, à travers un livre !




La naissance

Nous voilà en 2021. J’ai la chance d’être cooptée pour intervenir sur un projet à impact : Give Me 5. Il s’agit d’accompagner des collégiens de REP et REP+ dans leur orientation professionnelle : découverte des métiers, utilisation des réseaux sociaux, prise de parole en public. Le tout de façon ludique.
Ce projet, porté par Vinci et Ya+K, jeune entreprise pour laquelle j’interviens régulièrement, est déployé sur l’ensemble du territoire et permet de former 5000 jeunes par an.

Lors d’une intervention à Strasbourg début 2022, je rencontre Lucien. Lucien est alors graphiste et illustrateur. Il prépare sa première BD. Il travaille avec les jeunes autour d’ateliers créatifs. Et tout comme moi, il est formateur pour le projet Give Me 5.

Au retour d’une journée, dans le couloir de l’hôtel dans lequel nous séjournons pour la semaine, nous commençons à parler de nos projets. Je ne sais pas pourquoi, je lui parle de cette idée de livre qui était restée dans un coin de ma tête et qui ressort à cet instant précis. Tout de suite, Lucien est emballé et me propose un RDV en visio pour en parler plus en détails.

2 mois plus tard et au bout d’1h d’échange, notre projet prend vie… En tout cas l’idée !

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La QVCT au sein d'une coopérative, avec Cynthia Battoia



Audrey : Merci Cynthia de m'accorder ce temps. Je suis ravie de t'accueillir pour cette nouvelle édition du Billet Pausitif. Mon souhait avec cette newsletter, c’est d'interviewer chaque mois, soit un chef d'entreprise, soit un manager qui met en place une (bonne) pratique de qualité de vie.
Le but ? Inspirer d’autres entreprises et prouver que c’est possible.

Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ta vision pour ton entreprise ?

Cynthia : Je m'appelle Cynthia Battoia, je suis co-gérante du magasin Optic 2000 de Roissy-En-Brie (77) dans lequel je travaille depuis 2007.
J'ai commencé en tant qu’apprentie dans ce magasin en 2007 puis j’ai été embauchée en CDI en 2009 et j'ai racheté le magasin en 2017. Depuis 8 ans, je suis co-gérante avec mon associé Arnaud. C’est un magasin qui est sous l'enseigne Optic 2000.
Optic 2000, c’est une coopérative, ce qui signifie qu'on est indépendant mais sous une enseigne.

A l’origine, ce sont des opticiens qui avaient des magasins et qui ont décidé de se regrouper pour créer une coopérative. Ils ont une centrale d'achat et donc ça leur a permis d'avoir une force sur le territoire national, que ce soit pour les achats comme pour la publicité. En résumé, on est tous indépendants mais on a une ligne directrice liée à l'enseigne, une conduite commune.

Audrey : Est-ce qu’il y a un pourcentage de chiffre d'affaires reversé à Optic 2000 ? 

Cynthia : En fonction du chiffre d'affaires, on paye une redevance pour la communication. On paye aussi les services de la centrale qui travaille pour nous mais on ne reverse pas de royalties.
Par contre, on a un droit de vote aux assemblées générales et on peut s'exprimer pour donner notre opinion. 

Audrey : Par rapport à une autre enseigne, est-ce que c'est le même fonctionnement ?

Cynthia : Certaines comme Krys oui mais pour Afflelou, par exemple, non car c’est une franchise. Dans les franchises, il y a une ligne directrice qui est prise par la franchise et qui doit être appliquée à 100% par les magasins qui n'ont aucun droit de regard dessus. Nous, on a une certaine liberté. Les opérations nationales de communication, par exemple, sont appliquées dans tous les magasins. Mais on peut aussi faire une opération locale qui nous est propre sans aucun problème.






La vision de Cynthia


Audrey : Quelle est votre façon de manager avec Arnaud et votre vision pour votre magasin en termes de RH et plus précisément de QVT ?

Cynthia : On s'est toujours dit qu’on ne voulait pas fonctionner en vertical. On ne voulait pas un système de hiérarchie et d’autorité trop important par rapport aux collaborateurs parce que quand on est dans le magasin, on est une équipe. Après évidemment, tous les deux on est opticiens, au même titre que notre collaboratrice qui est en CDI et notre apprenti qui va bientôt l’être, mais on a aussi un rôle d’entrepreneur. On a donc deux rôles et on essaie de les distinguer.

Quand on est en équipe, on est quand même tous plutôt au même niveau. Par contre, dans notre rôle d'entrepreneur, là on donne les directives et la marche à suivre. Par ce fonctionnement, on essaie de garder une bonne ambiance, quelque chose d'assez proche, pour qu'on puisse se dire les choses facilement, sans crainte.


La QVCT au sein d'une coopérative


Audrey : En dehors de cette gestion plutôt horizontale, est-ce qu'il y a des actions que vous mettez en place pour favoriser une meilleure qualité de vie au travail ? 

Cynthia : Il y a les entretiens annuels, ça c'est obligatoire. Pour moi c’est important pour savoir comment les collaborateurs se situent : faire le bilan de l'année et les objectifs qu’ils ont. Surtout, savoir comment ils se sentent dans le magasin, savoir si c'est toujours en accord avec ce qu’ils souhaitent dans leur milieu professionnel.

On fait aussi des petits points réguliers, on met en place des challenges, on leur propose de se former. On leur donne aussi des responsabilités dans certains domaines. Et quand on les challenge, c’est toujours dans un bon esprit et en y donnant du sens, c’est pas juste pour faire du chiffre ou parce qu'il y a un intérêt derrière, ou alors c’est un intérêt pour eux comme pour nous.

Audrey : Comment qualifierais-tu l’ambiance dans le magasin ?

Cynthia : Parfois un peu trop bon enfant ! Il y a une bonne ambiance, l’équipe s'entend bien.

Audrey : J’imagine que cette bonne ambiance se ressent auprès de vos clients, ce qui montre encore une fois l'intérêt d’avoir une démarche de qualité de vie au travail : des répercussions positives sur les clients.

Cynthia : Oui et puis on est dans un petit magasin, une surface de 80 m² - où on doit quand même se supporter toute la journée, toute la semaine. Donc si on ne s'entend pas, ça peut vite devenir oppressant.
L'idée, c’est que tout le monde travaille en bonne entente. On n'a pas tous les mêmes horaires donc quand je dis qu'on se voit tous les jours, toute la semaine, ce n’est pas tout à fait vrai. Le fait d'être assez nombreux en magasin nous a permis de mettre en place un planning et d'ouvrir en continu du lundi au samedi. Le magasin reste ouvert à la pause déjeuner et grâce à ce roulement, nous pouvons prendre une pause déjeuner. 

Ce changement a été bénéfique aussi pour notre collaboratrice. Avant, elle avait 2h30 de pause mais comme elle habite à 30 min du magasin, elle faisait 2 aller-retours dans la journée, soit 2h de trajet.  Ouvrir le magasin en continu lui permet de limiter les allers-retours - un par jour - et donc de répartir ses heures de travail différemment pour lui libérer du temps le matin et le soir ou d'avoir une demi-journée par semaine en plus. 


Audrey : Ce changement est visiblement propice à un meilleur équilibre vie pro/vie perso. Comment gérez-vous justement cet aspect ? Est-ce qu’il y a un cloisonnement ?

Cynthia : Avec Arnaud, on est très à l’écoute, et ça fonctionne dans les deux sens. On peut être amené à se confier si on vit une épreuve difficile, ou juste un petit tracas du quotidien. On le partage facilement dans l'équipe.

Audrey : Si on se remet dans le contexte de la coopérative, est-ce qu’il y a des choses impulsées par Optic 2000, des conseils, des recommandations ?

Cynthia : Optic 2000 propose plusieurs choses. Tous les ans, il y a l’enquête Super Mood. C’est un questionnaire de satisfaction à faire remplir aux collaborateurs sur leur satisfaction dans leur milieu professionnel. On nous restitue ensuite les réponses en fonction du nombre de salariés dans le magasin. Si on a qu'un seul salarié, on a une appréciation globale mais si on a plusieurs salariés, on peut avoir un peu plus de détails et ça permet de se situer et de savoir si les salariés se sentent bien chez Optic 2000 et s’ils recommanderaient l’enseigne à leurs confrères.

Aussi, en juin dernier, Optic 2000 était partenaire des Jeux Olympiques. A cette occasion, on a organisé des challenges, autour du sport, pour renforcer la cohésion grâce à des actions faites en équipe et/ou au sein du magasin. Par exemple, il y avait un challenge sur le nombre de pas effectués sur une période. Plus on faisait de pas, plus on cumulait de point. On s’encourageait à aller courir, ou au moins, à marcher tous les jours par exemple.

L’idée était de mettre « en concurrence » les magasins dans un esprit bon enfant, toujours.
Ce type d'événement montre qu’Optic 2000 veut impulser cette notion de prendre soin des collaborateurs.


Les bénéfices

Audrey : Pour toi, c'est quoi les bénéfices de mettre en place des actions, ou plus globalement, une démarche de qualité de vie au travail ?

Cynthia : Dans notre métier, on a des problèmes de recrutement donc je pense qu’avant de vouloir recruter, il faut d'abord fidéliser ses collaborateurs. Pour moi, si les collaborateurs se sentent bien au travail, il y a déjà moins de risques qu’ils partent. C'est le premier bénéfice. 

Je pense aussi que le fait de se sentir bien au travail, ça rayonne sur les autres, sur les clients, donc sur le commerce : c’est du gagnant-gagnant.

Audrey : Si tu prends du recul sur ta façon de manager, qu'est-ce que tu améliorerais ou ferais différemment ?

Cynthia : On a un magasin qui a réussi à se développer, à mettre pas mal d'actions en place et qui aujourd'hui est plutôt stable. Je pense que d'ici quelques temps peut-être, il y aura une espèce de routine qui s'installera et qui entraînera peut-être un manque d'intérêt des salariés si on ne les stimule pas assez. L'idée ce serait de se développer en ouvrant un second point de vente pour faire évoluer nos collaborateurs et leur donner d'autres responsabilités. A leur tour, ils pourront appliquer tout ce qu’on leur a enseigné. 


Audrey : Si je comprends bien, l’idée c’est aussi transmettre votre vision de l’entrepreneuriat, du management et de la qualité de vie au travail. Est-ce que tu pourrais nous citer une action que tu aimerais mettre/as mis en place avec Noël qui approche ? 

Cynthia : On va organiser une soirée pour remercier nos collaborateurs pour leur travail, et pour passer un moment convivial. Pour moi, c’est essentiel de les remercier. Si le magasin se porte bien, c'est aussi parce qu’ils y contribuent, donc c'est important de leur montrer que ce n'est pas juste notre magasin. On est propriétaire mais c'est aussi leur magasin à eux parce que c’est eux qui le font vivre.
On est une équipe, c’est important d'avoir des petits moments aussi hors travail qui permettent de fédérer cette équipe.

Audrey : Est-ce qu'il y a autre chose que tu aimerais ajouter ?

Cynthia : Je suis aussi Déléguée Régional pour Optic 2000 ce qui signifie que je représente les associés d’Île-de-France qui ont chacun au moins un magasin.
J'aimerais faire rayonner la qualité de vie au travail auprès d’eux car en tant qu’associé, on est aussi une équipe. J’aimerai mettre en place des actions pour que tous les magasins prennent conscience que c'est important de mettre en place une telle démarche afin de fidéliser les collaborateurs.

Audrey : On retrouve là-encore l'idée de dupliquer des bonnes pratiques, pas seulement auprès de vos collaborateurs, mais aussi des autres magasins afin de renforcer la cohésion au sein d’Optic 2000  et l’attractivité de la coopérative.

Merci Cynthia pour cet entretien et les graines que tu sèmes.

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